1872

La guerre franco-allemande de 1870, opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés. Le conflit, qui dura du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances.
 
Avec la capitulation de Sedan le 2 septembre 1870, les armées prussiennes et leurs alliés déferlent sur le nord de la France et vont mettre le siège devant Paris. La guerre se termine par une défaite française qui entraîne la chute du Second Empire français et de Napoléon III ainsi que la perte du territoire français de l’« Alsace-Moselle » (appelée parfois Alsace-Lorraine).  Préfigurant les conflits de l’époque moderne, les combats font 45.000 morts et 90.000 blessés.

La création du Souvenir Français intervint dans le contexte de l’après Guerre de 1870 et de la perte de l’Alsace-Lorraine par la France. A Metz comme en Alsace, une partie de la population marquait son attachement à la France par un culte aux militaires morts pour la France (entretien des tombes, offices religieux…). En Alsace, à la Toussaint, des jeunes filles en habit traditionnel déposaient des cocardes sur les tombes des soldats de leur commune.

Un professeur alsacien, François-Xavier Niessen (1846-1919), refuse l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne. Il veut montrer l’attachement des Alsaciens-Lorrains à la France et maintenir le souvenir des provinces perdues. Il pense que l’entretien des tombes doit permettre de garder présent dans les esprits le souvenir des morts pour la France et le sentiment de l’unité nationale.

François-Xavier NIESSEN

1887

En 1887, alors en poste à Neuilly-sur-Seine, François-Xavier Niessen crée l’Association Nationale du Souvenir Français pour maintenir le souvenir de la Guerre de 1870 ainsi que les valeurs de la France et de la République. Le 7 mars 1888, il appelle les Français à rejoindre l’association. Le succès est au rendez-vous. En 1889 le Souvenir Français étend son action hors du territoire national, en Belgique, à Waterloo et aux îles Pescadores.

1908

Depuis 1870 la Moselle est annexée à l’empire germanique et un Mosellan, Jean Pierre Jean, réfléchit à la célébration d’offices religieux et dépôt de fleurs, dans chaque commune où sont tombés les glorieux soldats français pendant la campagne 1870-1871. Dans le même temps son espoir est de voir s’ériger un monument commémoratif en mémoire des batailles qui se sont déroulées autour de Metz. En 1907 avec l’accord de 13 communes situées sur les champs de bataille de la rive droite un monument est élevé sur la commune de Noisseville au lieu dit de l’Amitié.
 
Le gouvernement de l’époque (allemand) après de difficiles tractations donne son accord et le monument dû au sculpteur Emmanuel Hannaux est inauguré le 4 octobre 1908. Le jour de l’inauguration prés de 120 000 Français annexés sont présents et, pour la première fois depuis 1870, des drapeaux français flottent sur la terre Mosellane devenue allemande par annexion. C’est aussi la première manifestation des Mosellans pour affirmer leur attachement à leur mère patrie : la France.

1914

Le Souvenir Français en Alsace et Lorraine est brutalement dissous par les Allemands en janvier 1913. Ses membres sont, pour la plupart incarcérés ou exilés.
 
La Première Guerre mondiale cause plus de décès et  de destructions matérielles que toute guerre antérieure. Plus de 60 millions de soldats y prennent part. Environ 9 millions de militaires et de civils meurent. 8 millions deviennent invalides. Le Souvenir Français aide les familles à retrouver les corps des soldats morts au champ d’honneur et les soutient dans leurs démarches.
 
En 1915, 200 cimetières militaires furent créés par le Souvenir Français et 50 monuments édifiés.

En 1918, le Souvenir Français entretien déjà plus de 200 000 tombes tant aux cimetières du front qu’à ceux de l’intérieur.
Fidèle à sa devise : « A nous le Souvenir, à eux l’Immortalité ». Le Souvenir Français a accompli sa mission.
 
 

1933

Le deuil de la Grande Guerre détermine les communes à rendre hommage à leurs morts pour la Patrie. Dans les années 1920-1925, ce sont quelque 36 000 monuments aux morts qui sont érigés malgré les difficultés de la reconstruction.
Avec le soutien du Souvenir Français, un monument est érigé en 1933 à la mémoire des artilleurs français .
 
Situé au Moulin de Laffaux dans l’Aisne, ce monument reprend la forme de la torpille tiré par le Crapouillot. Ce mortier devait son nom à la courbe bien spéciale qu’empruntait son projectile et qui ressemblait au saut d’un crapaud. Le monument des Crapouillots rend hommage aux 12 000 artilleurs de tranchée tombés de 1914 à 1918 sur les fronts de France et d’Orient.
 

1939

La Seconde Guerre mondiale dure du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945. Ce conflit constitue le conflit armé le plus vaste que l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur quelque 22 millions de km², et tuant environ 62 millions de personnes.
 
En France, ce sont 570.000 personnes qui perdent la vie, parmi lesquelles 217.600 soldats, colonies incluses.  
 
Le Bureau du Souvenir Français fonctionnera pendant toute l’occupation. A partir de 1941, il effectuera des travaux de recherches des sépultures provisoires disséminées sur tout le territoire Français. Cela permit de renseigner les familles sur les leurs et souvent d’adoucir les inquiétudes des parents et des épouses. Il continua à faire face à tous ses devoirs civils et militaires.
L’œuvre du Souvenir Français a réussi à maintenir son action morale et matérielle dans les limites permises par les événements.
 
 

1946

Durant toute la guerre d’Algérie, le Souvenir Français remplit sa mission. Il organise des cérémonies du Souvenir, notamment le 1er Novembre dans les cimetières de Bab-El-Oued, au cimetière musulman d’Elkettar du boulevard Bru, au cimetière d’El-Alia devant les carrés militaires Français et Anglais avec dépôts de gerbes.

Il participe au cimetière du Petit Lac, à la cérémonie organisée pour les obsèques des 15 soldats tués dans une embuscade à Oran. Cette manifestation se déroule sur le terre-plain précédant le Monument du Souvenir Français dans la Nécropole.

Le Souvenir Français participe à Marseille aux cérémonies au retour de 215 cercueils de morts pour la France en Indochine en 1970 et au cimetière national de Luynes, au retour des corps des 59 militaires morts pour la France au Nord Vietnam.
 

1993

En 1986, la ville de Fréjus se propose d’accueillir le Mémorial des guerres en Indochine sur le site de l’ancien camp militaire Galliéni, où figurait déjà un premier monument commémoratif des guerres d’Indochine élevé en 1983.

Le 16 février 1993, le Président de la République inaugure le Mémorial des guerres en Indochine à Fréjus. Il est à signaler, que sur un terrain mitoyen de celui du Mémorial, s’est élevé le 4 juin 1983 un monument érigé à la mémoire des « anciens d’Indochine, combattants et victimes de guerre », à la suite d’une souscription.

Le Souvenir Français participe financièrement à l’érection du Mémorial qui représente deux soldats grandeur nature, l’un vietnamien, l’autre du Corps Expéditionnaire, soutenant l’Indochine, ceinturé d’un dragon.

2014

Le Souvenir Français contribue, par son soutien financier, aux organisations des cérémonies du Souvenir.  
 
Chaque jour, ce sont des centaines de bénévoles qui participent à l’entretien des tombes des soldats morts pour la France et qui relaient, dans les écoles notamment, le message laissé par tous ceux qui ont défendu les valeurs de la Patrie.

Prochainement , le Souvenir Français participera moralement et matériellement à l’érection d’un monument à la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France en OPEX.