• La Marseillaise

    La Marseillaise

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    Plus de 2500 chants ont vu le jour pendant la Révolution Française.

    Nous sommes alors, en 1792, dans une période de grande effervescence guerrière – la France vient de déclarer la guerre à l'Autriche - lorsqu'un obscur capitaine du génie de l'armée républicaine, poète à ses heures, va être distingué en composant, à l'aube du 26 avril 1792, ce qui deviendra « La Marseillaise ».

    Claude-Joseph Rouget de Lisle fait partie des invités du Baron de Dietrich (1), Maire constitutionnel de Strasbourg, à une soirée donnée le 25 avril 1792. II va répondre, quelques heures après, à une demande insistante de Monsieur de Dietrich de composer un vrai hymne de marche pour les soldats. II semble que Rouget de Lisle ait été alors fortement inspiré, au moins pour le refrain, par le texte d'une affiche mobilisatrice placardée depuis quelques jours sur les murs de la ville par une société jacobine locale. Jugez-en :

    "Aux armes citoyens ! L'étendard de la guerre est déployé, le signal est donné. Aux armes ! II faut combattre, vaincre ou mourir.

    Aux armes citoyens ! Qu'ils tremblent ces despotes couronnés ! ... Courez à la victoire, dissipez les armées des despotes, immolez sans remords les traîtres, les rebelles qui, armés contre la patrie, ne veulent y entrer que pour faire couler le sang de nos compatriotes. Marchons  !... "

    Le 26 avril 1792, à 10 heures du matin, Rouget de Lisle joue ce chant au clavecin chez le Baron Frédéric de Dietrich. face à dix personnes, ce chant qu'il nomme

    " Hymne de guerre dédié au Maréchal de Luckner  (2)

    qui devient très vite, « Chant de guerre pour l'armée du Rhin » et se répand dans toute la France.

    Mais c'est un nommé François Mireur, docteur en médecine, volontaire pour l'armée qui, pendant un banquet de 810 couverts, chante à Marseille l'hymne qui est publié le 23 juin 1792 dans « Le Journal des départements méridionaux », sous le titre nouveau de « Chant de guerre aux armées des frontières ».

     

    CE SONT LES VOLONTAIRES MARSEILLAIS QUI, TOUT AU LONG DU MOIS DE JUILLET,  LE FONT CONNAÎTRE DE MARSEILLE Â PARIS.

    La « Chronique de Paris » lui donne alors une consécration officielle, après que les Marseillais eurent participé aux événements du 10 août, en le baptisant « La Marseillaise ».

     

    Le rôle de Rouget de Lisle a été contesté, son nom souvent omis… Beaucoup d'ombres subsistent, surtout pour la musique qui fit beaucoup pour le succès de l'hymne. Elle ressemble, a-t-on pu écrire, à un Opéra de Nicolas d'Alayrac, compositeur entré dans l'armée, mais aussi à l'allégro initial du " 25ème concerto en ut pour piano et orchestre de W.A.Mozart.

    La Marseillaise est officialisée en 1879 comme hymne national. Bien des compositeurs l'ont rendue célèbre, comme le compositeur officiel de la Révolution, François-Joseph Gossé, qui l'interprète avec faste et grandeur le 2 octobre 1792 à l'Opéra de Paris dans un spectacle avec choeur et orchestre appelé "Offrande à la Liberté". 

    C'est Hector Berlioz qui en donnera une version superbe en 1830 !    

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    Un détail qui a son importance : "Le sang impur abreuve nos sillons… "

    A l'époque, ce qu'on appelait "le sang pur", c'était le sang des nobles qui, seuls, pouvaient prétendre au Pouvoir et à des fonctions d'officiers dans l'armée. Lors de la Révolution, et notamment de l'attaque des autrichiens, de très nombreux nobles se sont enfuis et ne restaient donc que le "sangs impur" des Républicains, par opposition au "Sang pur" (Royalistes). Au cri de "la Patrie est en danger", c'étaient donc des gens du peuple qui prenaient les armes pour combattre l'envahisseur et qui étaient disposés à verser leur sang pour la liberté.

    On peut reprocher parfois à la Marseillaise son esprit guerrier, mais pas le "sang impur", désolé pour ceux qui ne le savent pas ! A aucun moment de l'Histoire, la France n'a désigné ses adversaires en raison d'une notion raciste liée à la pureté du sang, notamment lors des guerres coloniales inspirées par des politiciens issus des "Lumières"  et la statue de la Liberté offerte à la jeune nation américaine illustre ce propos...

    Méfions-nous de cetteapproche socio-libertaire et antimilitariste simpliste qui avancesournoisement pour adapter l'Histoire à sa guise !

    Restons fidèles à nos traditions, à notre drapeau et à notre hymne national !